Dans une ambiance extraordinaire, une caravane a été organisée ce vendredi 21 juin 2024, par les femmes de Mushweshe, en groupement de Bushumba, dans le territoire de Kabare pour dire non aux mariages forcés et les arrangements à l’amiable des petites filles dans cette entité.
Cette caravane qui a fait le tour de toute l’entité de Mushweshe avait pour objectif de dire à toute la communauté d’arrêter de conclure les mariages forcés et arrangements à l’amiable.
Sur des calicots, l’on pouvait lire: « Arrêté de conclure des mariages forcés chères mamans, et membres de la communauté, laissez-les grandir sur vous plaît « .
Cette initiative est de la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo, au Sud-Kivu « FOPAC-SK », en sigle et qui avait comme thème : » Non, à la violence à l’égard de la femme et de la jeune fille ».
Pour Ariane Mbalabala, chargé de Plaidoyer et Genre à la FOPAC-Sud-Kivu, c’est depuis 2022 qu’ils ont mis en œuvre un programme avec l’appui d’OXFAM intitulé » Lutter avec les femmes contre les inégalités pour la justice Socio-économique dans le système alimentaire ».
Dans les inégalités, renchérit Ariane Balabala, elles se sont rendues comptes que les femmes sont plus marginalisées et victimisées.
« Il y a de problèmes auxquels elles font face mais n’arrivent pas à denoncer, c’est le cas des mariages forcés de filles de moins de 18 ans qui sont mariés par force par leurs parents. Il y a des arrangements à l’amiable qui se font sans le consentement de la fille et cela joue sur le mental de ces filles, elles sont déscolarisées, parfois elles n’ont rien à dire dans les foyers, et c’est contraire aux lois que notre pays a ratifié. Il y a la loi sur la protection de l’enfant qui interdit les mariages forcés et qui punit de de 1 à 12 ans toute personne coupable de ses actes, et une amende de 100 milles francs. Nous nous sommes rendus que ces lois ne sont pas respectaient pas dans notre pays d’où l’organisation de cette activité», a-t-elle expliquée.
Le chef de Groupement de Bushumba présent à cette sensibilisation a reconnu la responsabilité des autorités locales qui ne font pas parvenir les cas de ces mariages forcés à sa structure.
Néanmoins, il fait savoir que des propositions ont été prises pour palier à ce problème.
Les femmes bénéficiaires pour leur part promettent de restituer les matières apprises aux autres membres de la communauté.
« Nous sommes engagées à sensibiliser la communauté à lutter contre le mariage précoce et forcé avant l’âge de 18 ans. Nous allons même sensibiliser nos enfants pour qu’ils ne soient pas victimes de ces pratiques. Une fille qui s’est mariée avant l’âge a beaucoup de risques notamment l’échec dans le mariage.», explique Bunguke Bagula Sarah, une de femmes bénéficiaires et membre de COOPARU Mushweshe.
Disons que cette caravane qui a eu comme point de départ le bureau de l’ASBL COOPARU a chutée au bureau du chef de centre de Mushweshe.
Abiud OLINDE